J’ai faim d’amour mais je pense que ça va être plus simple de me faire des pâtes Supplémentaire!

Voilà un slogan qui retentit de façon claire, nette et précise dans la vie de Charlotte Riondel au moment où elle reste plantée avec effroi devant ce présentoir à cartes postales.

C’est aussi le point de départ de ses recherches sur son identité de femme en surpoids, dans un contexte sociétal ou il est impossible de se soustraire au regard grossophobe. Avec honnêteté et courage, Charlotte nous entraîne avec elle dans ses mésaventures quotidiennes, jusqu’à nous tendre un miroir peu flatteur mais juste. Sa sincérité nous apprend à faire la différence et nous rassemble finalement autour de notre faim incommensurable et éternelle d’Amour.

C’est une histoire de masse

Parallèlement au thème du rapport avec l’amour et la nourriture, ce spectacle tente de décrire les forces et les pressions auxquelles une personne en surpoids, en particulier une femme, est exposée lorsqu’elle essaye de mener sa vie dans un contexte grossophobe.

Comment ce regard nous façonne-t-il de l’extérieur ? Comment se manifeste-t-il dans l’esprit des personnes en surpoids, comment se fait-il sentir sur leur peau ? À quel point sommes-nous exposé·es à ce regard ? Jusqu’où est-il possible de l’éviter et quand est-ce que le fait de l’éviter, de le détourner, de le distraire, devient-il une obsession, un travail à plein temps, une forme de vie aliénée et épuisante ? Peut-on vraiment garder ce regard en dehors de nous alors qu’il nous guette sans cesse depuis les profondeurs de notre intimité violée ? Est-il possible d’être gros·ses sans devenir nous-mêmes irréparablement grossophobes ? Est-il possible d’être gros·ses sans que le poids de notre propre masse nous écrase le cœur ?