Au bout de la laisse

La petite Pelote est un jeune teckel, dont les goûts ont guidé les choix artistiques de la Compagnie Alsand. Une chienne directrice artistique?

A la scène comme à la vie, Morgane et Damien questionnent les liens domestiques tissés avec cette jolie boule de poils, mais aussi la part de sauvage qu’elle garde en elle. Et nous, saurons-nous paraitre plus intelligent·es à côté d’elle ?

Les intentions de créations

Si le chien n’a aujourd’hui légalement plus le droit à une vie de chat, aucune loi ne lui interdit d’écrire un spectacle (enfin on n’a pas vérifié mais on espère). La Compagnie Alsand projette de questionner, sans grands discours, notre rapport à l’autonomie de nos chiens : à ce que l’on attend d’eux – et de nous – lorsqu’on les (dresse ? éduque ? accompagne ? suit ? élève ? entraîne ? façonne ? etc.), pour voir les nombreuses émotions que provoque ce lien si particulier.

Par leur travail musical et textuel, leur rapport direct au public qui puise dans le clown, le théâtre de rue et l’improvisation, les deux propriétaires de Pelote décident de mettre en lumière leur volonté de contrôler la vie et surtout leur profonde incapacité à vraiment y parvenir.

Quelles différentes formes de liens le couple peut-il imaginer avec sa chienne ? Elle qui est le fruit d’un travail humain, où est passé le sauvage en elle ? Et en eux ? Lui offrir une part de la direction artistique de leur spectacle peut-il rendre leur travail plus intelligent ? Aimera-t-elle leur humour ?

Le travail avec Pelote

La Compagnie Alsand travaille avec sa chienne Pelote, accompagnée dans cet essai par Nathalie Kuttel du ShanJu Lab. Il ne s’agira en aucun cas de la faire «performer» comme un animal de cirque traditionnel, mais plutôt d’épouser son rythme et ses réactions : sur des temps choisis du spectacle, avec un grand respect de son confort, de son caractère et de son bien-être.

Étant encore très jeune au moment de la création du spectacle, le défi est de trouver une écriture qui puisse se développer les années passant, au rythme de son évolution et de celle de sa relation avec ses maîtres. Ce travail se veut donc aussi témoin d’un lien en mouvement permanent.